Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

80 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

ses hommes, battre en vain la campagne pour ressaisir le fugitif et où l’on entend Mme Hyde de Neuville déclarer sans hésiter que c’est elle qui a préparé et facilité l'évasion de son gendre.

«Vous ne le prendrez pas, ajoute-t-elle ; il est déjà loin. Il se rend à Paris où il n'a pas voulu être conduit comme un malfaiteur, et il y prouvera son innocence.

Ces fières paroles, consignées dans le procèsverbal de la gendarmerie et qui couronnent dignement l’action tragi-comique que Mme Hyde de Neuville venait d'accomplir, ne sont pas celles que lui attribue la version insérée dans les Mémoires de son fils. D’après cette version, son gendre parti, elle aurait dit aux gendarmes :

— Messieurs, j'ai fait mon devoir, faites le vôtre.

Cette seconde déclaration vaut la première. Mais, celle-ci ne disait pas la vérité. De La Rue n'avait pas pris la route de Paris ; il eût été par trop imprudent d’aller, même innocent, se livrer à Fouché. Il s'était caché dans les combles du château et se trouvait désormais à l’abri.

Tandis que la police manquait ainsi son coup dans la Nièvre et se vengeait de sa déconvenue