Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

Ru

républiques , gouvernées exactement sur les principes de cette dernière. La Savoie elle-même entrait alors dans ce vaste plan. Genève était désignée pour en devenir la capitale; et cette nouvelle espèce de faveur devait lui coûter le sacrifice de sa constitution.

Informés des dangers que nous courions, les Suisses, nos fidèles et anciens confédérés, se tinrent prêts à les partager; et il n’y avait pas de temps à perdre, car, dès le lendemain du jour où le général Montesquiou eut pénétré en Savoie, il savança contre Genève. Ses ordres précis, dont les originaux ont été publiés depuis, porlaient que cette place étant nécessaire pour assurer la possession de la Savoie, il devait y entrer, de gré où de force, pour y prendre vingt mille bons fusils dont la France avait besoin.

Mais les braves Helvétiens avaient eu le temps de se jeter dans nos murs avant que l’armée française eût achevé de les environner. Ceux de nos députés qui allèrent demander, le 5 octobre, à son général la raison de cet appareil menaçant, reçurent pour réponse : « Que le Gouvernement Genevois avait insulté la République Française, en invoquant les Suisses pour repousser une attaque qu’elle n'avait jamais eue en vue, et que cet appel seul avait provoquée; que les magistrats de Genève étaient (sans s’en douter peut-être) en coalition réelle avec les ennemis de la France, qui les accusait de malveillance ouverte ou cachée. »

La justice évidente de noire cause ne nous aurait point sauvés, sans l'influence de l’homme honnête auprès duquel nous plaidâmes. En l'appuyant auprès de ses commettants, M. de Montesquiou insista avec tant