Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

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sur «mon poste, et exigent de moi que je leur abandonne la Porte Neuve. Ce poste m'est confié, leur dis-je; je ne puis le remettre que par des ordres supérieurs : allez au syndic de la garde, et apportez-moi de sa part un commandement de vous le livrer, et tout de suite je l’'évacue. Je dis toutes les raisons possibles pour les engager à faire cette démarche. Comme je conlinuais de leur crier que je ne pouvais rien par moi-même, ils firent feu sur mon poste. Quoiqu’à regret, je repoussai la force par la force. J'étais capitaine, la Porte Neuve m'était confiée, mon devoir était donc de résister à cet acte de violence. Que les militaires soient consultés sur cette conduite, et ils répondront tous, j'en suis certain, que j'étais déshonoré si je me fusse comporté autrement. Ce n’était point le peuple qui m’attaquait, mais seulement quelques individus dont les têtes se trou-

vaient exaltées. La force armée serait bien inulile,

tant pour la sûreté de l'Etat que pour sa police, si elle était subordonnée à la volonté de ceux contre qui elle est en partie instituéc. Si les chefs de poste ne pouvaient se défendre, la ville ne conserverait pas longtemps son indépendance. Des étrangers s’introduiraient dans ses murs, et à la faveur de la nuit qui les rendrait méconnaissables, ils s’empareraient d’une porte où ils introduiraient l'ennemi. Cette accusation est si peu fondée, qu'aujourd'hui même, vous puniriez un officier qui livrerait son poste à quelques citoyens du parti opposé au vôtre. Cependant ces citoyens seraient autant le peuple que ceux qui attaquèrent mon poste. Je le répète, je n'ai pas