Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

= folle.

» dù agir autrement. Mon honneur, mon devoir, l'obéissance que je devais à mes supérieurs, la sûreté

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» publique, et mon serment, tout me faisail une loi » de résister à l'attaque. — Quant à l'affaire du pain, » je reçus du Conseil militaire l’ordre par écrit de m’em» parer de Saint-Gervais, et de dissiper les mutins. Je » m'en approchai à la tête d'une colonne; mais voyant » que personne ne paraissait, je saisis cette circon» stance pour me retirer. J’eus la douce satisfaction » de remplir ma mission sans porter la douleur dans » le sein d’aucune famille. Ma prudence fut extrême. » Je ne songeais point à moi, mais à mes compatrio» tes. Enfin, ce jour fut un beau jour pour moi, puis» que j'eus le bonheur de concilier mes devoirs avec » mes sentiments d'humanité. Voilà ma réponse. J’a» jouterai seulement que les amnisties que le Souve» rain sanctionna alors et depuis, ont mis dans le plus » entier oubli tous les actes de ces temps malheureux. »

Quant à De Rochemont il paraitrait qu'on s’en tint à son égard à ces imputations banales dont le tribunal faisait précéder les particulières. [l se trouvait par là accusé d’avoir toujours été l'ennemi du peuple, d’avoir conspiré contre la liberté et l'égalité, et de s'être attaché à corrompre l’esprit public.

De Rochemont, inspirait un tendre intérêt par ses lumières et ses talents qui lui avaient déjà acquis une certaine réputation au barreau, et surtout par une brillante jeunesse qui lui promettait un avenir heureux. Il n’eut qu’à parler pour pulvériser toutes ces odieuses imputations. Les détails qu’il donna de ses occupations, de ses amusements, des personnes qu'il voyait en société,