Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

AIS —

anticiper sur la décision qui consacrerait leur brigandage, et ses lettres d’avant-hier ont appris à l’ambassadeur qu’au mépris du séquestre opposé par vos ordres, des parties de thé provenant de la cargaison du Coëningholm se vendent clandestinement dans le Midi.

« L’ambassadeur s’est présenté deux fois chez vous pour vous instruire de ce fait; mais vous n’étiez pas visible.

« Maintenant, citoyen consul, vous êtes à même de juger si le coup d'autorité que je vous indiquais dans ma dernière lettre était nécessaire.

« Vous êtes à même de juger s’il vous reste d’autre moyen d’arracher les débris de cette cargaison (de 6 à 1 millions) à l’impudente voracité qui l’aura bientôt engloutie jusqu'au dernier vestige.

« Salut et respect,

€ ROUGET DE LISLE. »

Là s’arrêta, on pourrait dire, ses démarches amiables. Le noyau des mécontents grossissait, les pamphlets circulaient, et c’est probablement alors qu’on vit passer de main en main une fable de Rouget : Le Conseil d'État du roi Lion.

Il en cireulait d’autres anonymes et bien plus mordants, on en accusait Rouget à ce point qu’il crut devoir s’en défendre dans une lettre datée du 10 thermidor an X.

« Ciloyen ministre,

« Je crois devoir vous adresser mes réclamations contre une erreur qui paraît s’accréditer et en conséquence de laquelle on m'attribue une ode très virulente qui circule anonymement contre le premier consul. € Non seulement je ne suis pas l’auteur de cette