Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

— 1925 —

maladie, d’un poignard, le sort d’un Empire qui devrait subsister par lui-même, dans toute l'énergie d’institutions neuves et libérales, dans toute la vigueur de sa régénération, dans toute la splendeur et toute la fierté de son indépendance !

€ Et si, portant mes regards au dehors, je consultais ce même avenir sur les véritables dispositions de nos alliés, ou soi-disant tels? Si j’examinais les progrès des puissances rivales et ceux, bien plus alarmants, de la puissance ennemie ? Si j'interrogeais cette malveillance dont les symptômes nous menacent de toute part, cette fermentation sourde et universelle dont nous sommes visiblement les objets? Si je les comparais surtout avec le découragement, l’apathie profonde, qui parmi nous ont succédé aux plus magnanimes élans de l’héroïsme et de la liberté ?.…

«Que prétendez-vous, général? quel fut votre but en ous plaçant dans une situation aussi déplorable? quel peut-il être en suivant avec tant d’obstinalion le système qui l’a préparée ? |

« Serait-ce pour adopter une opinion populaire, faute d’errements plus nobles et plus plausibles? serait-ce de relever le trône, de commencer une quatrième race, en un mot de renouveler César, Auguste. ou tels autres ambitieux que je m’abstiens de citer?

€ Sans parler de la mesquinerie d’un semblable projet au dix-neuvième siècle et dans vos circonstances; sans parler de ce rôle ignoble d’imitateur auquel il vous réduirait, des obstacles qui le rendraient absurde, de l'abus de confiance qui le rendrait exécrable; sans parler des dix mille Brutus tout prêts, envisageons la question sous un seul point de vue.

« Que fut à Rome l’abolition de la royauté ? Le premier pas de la grandeur romaine. — Que fut à Rome la

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