Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Cest dans ce milieu si cher à ses souvenirs, si cher à son cœur, que Rouget venait se réfugier sans y ètre pourtant exempt des soucis qu’entraînent avec eux les tracas des affaires, les soucis financiers qui accablent les malheureux débiteurs. Et ce n’était vraiment pas sa faute sil continuait à vivre dans la gêne et la détresse qui l'avaient accablé à Paris après la nomination de l’empereur Napoléon à qui il avait tenu le fier langage constaté par les lettres que nous avons publiées.

M"° veuve Rouget, née Gaillande, avait acheté, sous le cautionnement de son fils Claude-Joseph, ainé de la famille, à M. André, propriétaire et avocat à Conliège, chef-lieu de canton voisin de Montaigu, des jardins, vignes, champs et prés pour agrandir le petit domaine de Montaigu. Le prix d'achat se montait à la somme de 25,000 francs dont la moitié avait été versée au moment de l'acquisition, à la date du 98 fructidor an IX (15 août 1801). C'est au moment que Rouget s'était trouvé possesseur d’une somme de 6,000 francs qu'il avait apportée comme appoint du payement effectué.

L'année suivante, Rouget eut le malheur de perdre lune de ses sœurs, Jeanne-Monique, morte à Lons-leSaulnier, rue de la Convention, au faubourg des Dames, ancienne rue de Besançon, le 26 vendémiaire an XI (8 septembre 1802).

M=° Rouget mère vécut tant bien que mal; mais les revenus de la maison, suffisant à peine aux besoins journaliers, ne pouvaient permettre de rembourser le capital, et, en 1807, elle futobligée d’avoir recours à un emprunt fait à M. Rouget fils cadet, général de brigade. Toutes les précautions furent prises par lui pour n'être point exposé à perdre la somme prêtée et les intérêts dont le totalse montait, en 1810, à la somme de 11,500 francs. Un procès intenté aux vendeurs pour un pré dont ils avaient