Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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tous ceux que nous citons en ce moment. M. Rougel père était décédé depuis longtemps.

Voilà donc l’auteur de {a Marseillaise redevenu habitant de Montaigu, à l’âge de 51 ans. Sa carrière publique était brisée. Son amour excessif de la vérité, son frane-parler scrupuleux, l'avaient fait évincer de tous les emplois qu’il aurait pu occuper.

Le voilà installé, au nom deses cohéritiers et avec leur consentement, gérant de la maison paternelle et des dépendances qui s’y rattachaient. IL fut dans sa gestion aussi scrupuleux et aussi honnète qu’il l'avait été dans la vie publique.

M. Guillermet, qui fut longtemps conservateur à la bibiothèque de Lons-le-Saulnier, a pu connaitre Rouget de Lisle et en parler, et M. Chevassus à pu reproduire tout ce qu’il avait appris de vive voix de la bouche même de M. Guillermet.

On admirait la simplicité de Rouget de Lisle. On le voyait, tantôt un livre à la main se promener dans les environs de Montaigu, tantôt sur la terrasse de son jardin, son violon en main, par les belles soirées d’été, charmer les échos d’alentour, tantôt, enfin, surveiller les travaux des champs et des vignes dont il avait la garde.

Il tenait les comptes de gestion avec un ordre scrupuleux qui justifiait de sa grande honnêteté. Les détails les plus minutieux font foi de sa surveillance constante et en même temps de la gène dans laquelle il se trouvait. Il était souvent obligé de payer en nature les citoyens qu'il employait pour la culture des champs où la récolte des fruits.

11 vivait, en vrai philosophe, du calme des Sans et des souvenirs du rôle qu'il avait joué pendant quelque temps sur la seène politique.

Les revenus continuaient à devenir insuffisants puis-