Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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qu’en janvier 1813, à la date du 3, son frère Théodore et lui furentobligés de souserire unemprunt de 1,600 francs.

Les plus menus détails de son administration, Rouget en tenait compte sur son livre de gestion pour la vente d’une vache, le payement d’une récolte, le taillage d’une vigne. À la date du 47 juillet on trouve cette note navrante : « Me trouvant sans le sou, et forcé de prendre « des ouvriers la semaine prochaine pour rebiner les « vignes de Bride, qui courent risque de ne point rece«voir le dernier coup et par conséquent de tomber tout € à fait en ruine, j'ai mis engage deux cuillers à ragoût «cetdeuxservices d'argent, Sur lesquels j’ai reçu 70 francs, « que je prévois devoir me suffire, du moins pour le mo« ment. »

Malgré cette exactitude et cet ordre Rouget n'était ni apprécié par ses frères comme il aurait dû l’être, ni favorisé par eux dans la répartition des biens qu'ils pouvaient avoir. On lui faisait la part du pauvre. Ainsi, à la date du 40 février 1813, son frère le Batave, général de brigade, celui qui l'avait mis en relations avee le gouvernement batave pour les revendications du Coëningholm, fit son testament en ces termes:

« Je soussigné, Pierre-Claude Rouget, général de brigade, né à Lons-le-Saulnier, département du Jura, ai fait mon testament olographe ainsi qu’il suit :

« Je donne et lègue à mon frère Rouget (Théodore), commissaire de la marine impériale, tous les biens que je délaisserai à mon décès, à charge par lui de payer à Claude-Joseph Rouget de Lisle, mon frère, ex-officier du génie, la pension annuelle et viagère de 500 francs, laquelle pension je déclare insaisissable.

« Fait, écrit, daté et signé par moi à Bilbao, le 10 février 1813.

«Signé : ROUGET. »