Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Pierre-Charles Weiss, né le 15 janvier 1779 à Besançon, est mort bibliothécaire de cette ville le 41 février 1866. Il eut pour camarades et émules, Charles Nodier, Abel de Rémusat et Martin (de Gray).

Poèle à ses heures, littérateur, historien et homme de cœur, tels sont les titres qui le recommandent aux hommes de bien. Il avait dix-neuf ans de moins que Rouget de Lisle. ,

Nous allons parcourir cette correspondance. Elle a lieu dans la période la plus malheureuse de la vie de Rouget de Lisle. Weiss a eu pour son ami la même sollicitude qu’eut plus tard Béranger, dont nous avons longuement parlé au commencement de cette étude.

A la date du 6 mai, Rouget en envoyant à Weiss les notes sur le général et sur lui-même, lui communique une idylle chaudement admirée par Weiss qui lui réclame les volumes qu'il a publiés.

« Je n’ai guère fait imprimer qu'un petit volume en vers et en prose, lui écrivait Rouget. Cela n’a d'autre mérite que d’être sorti des presses de Pierre Didot, Si le hasard ne l’a pas jeté dans vos mains et que vous désiriez le connaitre, je tâächerai d’en accaparer et de vous envoyer un exemplaire que je sais être à Lons-le-Saulnier; car pour mon compte, il y a bien longtemps que je n’en ai pas eu un seul à ma disposition. »

Ce volume, publié en 1796, est devenu extrêmement rare, comme nous l’avons déjà signalé. Des bruits, malveillants sans doute, accusaient Carnot de l'avoir fait saisir et détruire autant qu’il l'aurait pu.

Nous ne pouvons croire à ces bruits; mais si Rouget a eu quelque prétexte pour y croire, on s'explique de plus en plus son animosité contre Carnot.

Il faut bien qu'une circonstance quelconque et inex-