Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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l'étude et les répétitions, mais Rossini vient interposer son nom et son influence pour faire exécuter une pièce dont il a fait la musique.

Arrive la néfaste année 1826, si regrettable à tous les points de vue.

A la date du 9 juin 1826 , il écrit à son ami Weiss : « Je vais encore vous affliger, mon ami, ce qui me console et doit vous consoler, c’est décidément pour la « dernière fois.

« Je suis à Sainte-Pélagie de ce matin : j'y suis pour « une somme de 500 francs qui, avec les frais, s’élèvera € au moins à 800 francs ; j’y suis dans le plus complet « dénuement et sans le sou, etc. Et par conséquent dans « l’heureuse impuissance d’y prolonger mon existence. « Cette dette faisait partie des 2,000 francs dont je vous € ai parlé, mais la seule de cette nature, etc... »

Sa lettre se termine ainsi : € J'ai été un homme bon, « honnête, dévoué à sesamis, à sa patrie, incapablede rien « qui püût déroger à de tels sentiments. Devaient-ils me « conduire où je suis ?.. Croyons que je fais une excep€ tion malheureuse. Adieu.

€ ROUGET DE Lisce. »

À

«

Nous savons déjà que c’est à la requête de Boudousquié, avocat, plus tard député, qu’étaient dues ces poursuites et cette incarcération. Nous savons aussi que c’est Béranger qui fit sortir de prison son ami Rouget après dix-huit jours de séjour dans la prison. Elle était située rue de la Clef, n° 14. C’est là qu'il se faisait adresser ses lettres. Quelles angoisses il éprouve dans ce repaire de misérables !

Le 28 juin il apprend, par une nouvelle lettre à Weiss, qu'il est sorti de prison. : « Apprendrez-vous avec quel€ que plaisir que je ne suis plus à Sainte-Pélagie ? J'en