Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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— Hi —

volcan et des débris de mon feu de paille combinés, il peut résulter quelque chose. J’aurais à cet égard une et peut-être deux propositions à vous faire. Pour cela, il s'agirait de nous voir et de nous entendre. Si le cœur vous en dit, indiquez-moi un jour où je pourrai vous rencontrer, ou venez à Choisy me demander un déjeuner, un diner, fort mauvais, sans doute, mais qu’un poète comme vous ne saurait trouver tels, assaisonnés de l'air des champs. Je n’aurais pas attendu jusqu’à présent pour tâcher de me rapprocher de vous et de vous remercier de l'honneur que vous avez fait à certaine pauvre créature de l’habiller tout à neuf et de couvrir, dit-on, sa nudité, de tout le brillant de votre imagination; mais je ne suis plus qu’un misérable ermite écloppé, qui ne fait que des apparitions très courtes et très rares dans votre grande ville, et qui, les trois quarts du temps, n’y fait rien de ce qu’il voudrait faire. Puis-je me flatter que vous ne vous refuserez point à cet appel, un peu chanceux pour vous, à la vérité, et que, de manière ou d'autre, vous me mettrez à même de vous témoigner de vive voix et ma reconnaissance personnelle et le plaisir avec lequel je m’associe aux espérances que fondent sur votre audacieux talent les vrais amis du bel art que vous cultivez. € ROUGET DE LISLE. »

Berlioz ajoute : « J'ai su plus tard que Rouget de Lisle qui, pour le dire en passant, a fait bien d’autres beaux chants que la Marseillaise, avait en portefeuille un livret d'opéra sur Othello qu'il voulait me proposer; mais devant partir de Paris le lendemain du jour où je reçus sa lettre, je m'’excusai auprès de lui, en remettant à mon retour d'Italie la visite que je lui devais. Le pauvre homme mourut dans l'intervalle, et je ne l'ai jamais vu. »