Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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ter et de Beaumont, musique de Verdi. — Un chroniqueur, Édouard Fournier, dans un compte rendu du journal la Patrie, 1* mai 1865, rappelle l'opéra de Chélard qui, peu goûté en France, fut à l’étranger chanté par une cantatrice célèbre, M» Schræder Devrient, sans qu’on mentionnât le nom de l’auteur du libretto, et le chroniqueur semble dire que MM. Nuitter et de Beaumont ont fait des emprunts au livret de 1827 et il ajoute :

« De qui était-il? D'un pauvre homme, qui ne se « nomme pas, car la célébrité que d’autres chants lui « avaient faite dans un autre temps le forçait de se ca« cher dans celui-là. Ce Macbeth était de Rouget de « Lisle, l’auteur de la Marseillaise. »

Voilà encore Rouget malheureux, même en cas deg légitime succès littéraire. On voit donc que nous n'avious pas tort de dire ce que nous avons avancé et que nous répétons en langue verte : Le guignon le poursuivait partout.

Nous avons parlé de son libretto d'opéra, Ofhello, et nous avons rappelé ce que fit Béranger, qui devait le présenter au compositeur Berlioz. Nous trouvons dans un numéro du Ménestrel, 16 mars 1859, la reproduction très curieuse d’un article de Berlioz, qui eite tout au long une lettre adressée à lui par Rouget de Lisle. Elle mérite d’être rapportée ici :

« Choisy-le-Roi, 20 décembre 1830.

« Nous ne nous connaissons pas, monsieur Berlioz; voulez-vous que nous fassions connaissance ? Votre tête paraît être un volcan toujours en éruption. Dans la mienne, il n’y eut qu’un feu de paille qui s’éteint en fumant encore un peu. Mais enfin, de la richesse de votre