Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

— 9 —

lui fera pardonner si elle veut se livrer à lui. Adélaïde refuse de nouveau; mais en proie aux terreurs soulevées par l’infâme abbé, elle est sur le point d’assassiner ses deux enfants. L'abbé Cyrille, pour se venger, fait connaître l’inceste et proclame contre Théobalde, sa femme, ses enfants et sa famille les malédictions de l’interdiction, si terribles alors. Il soulève contre le château de Valfingue les vassaux et les paysans qui en font le siège.

Théobalde, pour les repousser, invoque l’appui de Gélimer, qui vient à son secours. (élimer, connaissant l’infamie de son persécuteur, l'abbé Gyrille, le poignarde, sauve son allié Théobalde. Mais ia malheureuse Adélaïde, en proie aux terreurs qui la poursuivent, succombe et meurt d’angoisses, malgré le {triomphe de son mari.

Rouget de Lisle, en écrivant cette pièce, proteste contre les scélératesses des moines d'alors et les abus qu'ils font de leur pouvoir spirituel et temporel, exerçant au moyen âge une si grande influence.

Cette pièce est très dramatique. Elle pourrait avoir du succès, jouée de nos jours.

Nous dirons quelques mots seulement de MacBeru, mis en musique par Chélard et qui a été joué d’abord à Paris, puis en Allemagne, sans qu’on indiquât le nom de l’auteur des paroles. Nous avons signalé cette modification de l'intervention des sorcières saluant Macbeth coupable, et commençant la série des remords qui le suivent jusqu'à sa mort avec les crimes qu'il entasse les uns sur les autres: «€ Te voilà roi, Macbeth! » Ce poème fut reçu par le jury de lecture de l'Opéra, le 3 mars 1824, et eut cinq représentations en 1827. C’est dans cet opéra qu'il fut fait usage, pour la première fois, de la trompette à piston. Le nom de Rouget ne parut pas sur l'affiche.

14