Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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çais. Sur des données absolument injustifiées, on à voulu contester à Rouget la paternité de /a Marseillaise. Les Allemands, eux,"ont pour la plupart, concouru à rétablir les faits. Nous avons cité plus haut Christmann, cela ne suffit pas, et nous faisons appel à la loyauté de Reichardt, auquel on attribuait l'air de la Marseillaise, sur des paroles du savant Forster. Tous les deux ont loyalement protesté contre ces asserlions. On attribuait à Grétry l’air des Marseillais. « Non, écrit Grétry dans ses Mémoires (tome III, page 13). l’auteur de cet air est le même que celui des paroles, c’est le citoyen Rouget de Lisle. Il m’envoya son hymne, Allons, enfants de la patrie, de Strasbourg, où il était alors, six mois avant qu'il fût à Paris. J’en fis, d’après l'invitation de l’auteur, lirer plusieurs copies que je distribuai. »

Pourquoi Buchez et Roux ont-ils écrit, dans leur Histoire de France, que la Marseillaise n’était pas de Rouget de Lisle, mais bien d’un certain M. L’Allemand de Huningues? IL y a plus qu'une équivoque, il y a là une erreur. L’Allemand de Huningues serait le compositeur et Rougez Delille (sic) serait le poète. L'examen altentif de ce rapprochement ne supporte pas l’analyse. On le trouve dans leur Histoire parlementaire de la Révolution française (tome XVII, page 204), et ïls s'appuient sur un passage erroné de la Chronique de Paris, n° CCLIII.

Je crois qu'il n’y a pas lieu de pousser plus loin cet examen.

Mais on ne peul lire sans les flétrir les affirmations scandaleuses de Castil-Blaze, qui va carrément écrire : « L'air est allemand, c’est celui d’un cantique allemand très mal approprié aux paroles »; et, dans des digressions audacieuses, il refuse à Rouget de Lisle la pater-