Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

— 965 —

répondit d’une manière qui lui donna satisfaction et la question de la Marseillaise en fût restée là; mais à cette même séance, M. Talandier, député, dépose une proposition de loi tendant à faire reconnaitre à La Marseillaise son caractère de Chant national français. (Rires à droite.) Malgré ces rires, la proposition Talandier ne fut pas perdue. :

A la date du 16 février 1879, M. le président de la Chambre des députés, suivant l’ordre du jour, appelle la discussion sur la prise en considération de la proposition de M. Talandier ayant pour objet de faire reconnaître à la Marseillaise son caractère de Chant national français.

« M. Barodet rappelle que lorsque cette proposition a « été présentée, il y avait un président de la République «et plusieurs ministres qui semblaient avoir horreur de « ce chant. (Bruit à droite.)

« On l’interdisait aux musiques militaires et dans les « solennités nationales. A la distribution des récom« penses de l'Exposition on a faitentendre du plain-chant «et des cantiques. (Nouveaux bruits.)

« Aujourd’hui la situation est changée et permet d’es« pérer que la loi de messidor an III recevra son exécu« tion.

« Si le Ministre de la guerre veut en donner son assu«rance, la proposition sera relirée. (Bruits divers.) L «M. le ministre de la guerre (M. Gresley) répond « qu'il ne peut entrer dans'sa pensée de ne pas appliquer «un décret et qu'il l’appliquera dans toutes les circons«tances. (Applaudissements répétés à gauche, excla-

« mations à droite.)

« M. le Président dit que la DATE étant retirée, «il n’y a pas lieu de prolonger la discussion. (Très bien «à gauche.)