Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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des manifestations d'officiers qui en sont la cause involontaire, assurément. Cet air, c’est {a Marseillaise. Rappelons à ce sujet l'incident du théâtre de Nantes, et reportons-nous à l’Officiel rendant compte de la séance de la Chambre des députés du 95 janvier 1878.

Voici quelques détails sur les scandales contre lesquels réclama M. Laisant, député de Nantes :

Au théâtre de la Renaissance de cette ville avait eu lieu la représention d’un drame militaire : Marceau ou les enfants de la République. La salle était comble, contenant 3,500 personnes. Le directeur du théâtre, sans avoir averti l’autorité militaire qui prêtait son concours, avait imaginé d'introduire dans la pièce une scène à effet où un acteur chantait la Marseillaise, au milieu de figurants militaires et devant la musique du 64° de ligne. Cette scène avait excité l’enthousiasme de toute la salle, sans que l’ordre fût troublé, hormis par une manifestation d’un assistant.

«Parmi les spectateurs, ajoute M. Laisant, se trouvait « M. Hubert-Castex, colonel d'état-major, qui assistait à « la représentation en bourgeois. En présence des applau« dissements du publicil poussa plusieurs fois des excla« mations comme celle-ei : « C’est ignoble! c’est infect! Qil n’y a ici que l’écume de la population. »

« Le public ne répondit pas à ces provocations; cepen« dant, le soir même, le directeur du théâtre reçut l’avis « que désormais le concours des troupes lui serait refusé, «et, le surlendemain, paraissaient dans les journaux « deux documents qui ont été reproduits par toute la « presse. »

Nous pourrions en citer un qui a paru dans le journal le Parlement, signé Paul Lafargue; l’autre, dans le journal la Marseillaise, signé Charles Bigot.

Le ministre de la guerre, interpellé par M. Laisant,