Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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donnant de l'emploi dans l’armée de la République. »

Cette dernière proposition est décrétée et de nouveau la Marseillaise triomphe. On la chante comme par le passé. Lays chante encore la Marseillaise à l'Opéra. On la chante à Metz au théâtre, où se trouvent des opposants. Les membres de la conspiration Babœuf la chantent alternativement avec le Ca ira et la Carmugnole. À Marseille, on lui oppose encore /e Réveil du Peuple en 1196. Ces deux chants y sont interdits. A Versailles, la Marseillaise est siflée. Dans toute la première guerre d'Italie elle estun stimulant pourles combats : à la prise de Millesimo, Cossario, Cavar et Cherasco. Nous avons une attestation de Dupin (Jean-Pierre), chef de bataillon au 4° régiment de ligne, qui déclare que les villes ci-dessus, de même que Plaisance, Reggio, Modène, les forts Urbry et Bologne furent conquis avec une rapidité verligineuse; cette attestation se termine par ces mots : « Notre demi-brigade seule, avec deux pièces de € quatre, fit soumettre tout ce pays ettoutes ces villes au € seul chant de la Marseillaise. »

En 1797, aux funérailles du ministre de l’intérieur Letourneux, le 3 vendémiaire an VI, comme aux funérailles du général Hoche, le 10 vendémiaire de la même année, on exécute l’hymne sacré des Marseillais. La journée du 18 fructidor n'avait rien enlevé à l’enthousiasme qui se manifestait toujours au couplet : Amour sacré de la Patrie! Au contraire et bien des républicains de bonne foi ne croyaient pas que le 48 fructidor serait suivi d’un 18 brumaire. Les députés font un banquet le 25 floréal an IV, on y chante la Marseillaise ; en décembre de la même année, on offre un banquet à Bonaparte et toujours {4 Marseillaise y est acclamée. Nous pourrions multiplier cent fois des citations de ce genre, mais il faut nous hâter parce que bientôt le 18 brumaire