Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

TES

Rhin, fut consacré dans l’histoire sous le nom de l’Hymne des Marseillais, puis de la Marseillaise, par une coïncidence bizarre, analogue à celle qui avait fait appeler Amérique le nouveau monde découvert par Christophe Colomb. Comme on donna au nouveau monde le nom de l'écrivain qui, le premier, en fit la description, de même on donna à l’hymne de Rouget le nom des Marseillais, qui le chantèrent les premiers.

Dans le feu de son inspiration, Rouget chantait les paroles de son hymne en faisant, en même temps, résonner l’air sur Les cordes de son violon. « Je n’écrivis les paroles, dit-il, que pour garder l’ordre qu’elles devaient occuper dans la mélodie. »

Le lendemain, quand il se fit entendre dans la maison de Diétrich, accompagné sur le clavier par une jeune fille de la société, ce fut d’abord dans l’auditoire un intérêt mêlé desurprise, de l'admiration, puis un enthousiasme indeseriptible.

Cette scène nous a été peinte par Pils et reproduite par le burin de Cottin, en une gravure que tout le monde connait et admire.

L’effet produit par le Chant de l’armée du Rhin fut si profond que Diétrich le fit reproduire aussitôt dans un journal constitutionnel qui le répandit bientôt à Marseille, où il obtint le mème succès qu'à Strasbourg.

Il y fut chanté, pour la première fois, par un nommé Mireur, député de Montpellier, qui avait accompagné à Marseille un contingent de volontaires, destiné à grossir un bataillon de 500 volontaires aussi formé à Marseille et désigné pour aller à Paris dans le but d’y défendre la France et la liberté. Dans un banquet offert par les volontaires de Marseille à leurs frères de Montpellier, Mireur, doué d’une voix forte et sonore, chanta cet hymne patriotique qui électrisa les auditeurs au point que

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