Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

90

— Vous les trouvez beaux, ces vers, monsieur ? lui demanda-t-il avec aménité.

— Fort beaux!

— Je suis doublement flatté de votre éloge que je crois sincère; mais, ajouta-t-il en souriant, le couplet que vous vantez n’est pas de moi.

Ce couplet, Louis Dubois s’en déclare l’auteur dans sa notice sur la Marseillaise, Paris, 1848.

Il à été ajouté et chanté pour la fête civique du 14 octobre 1792.

On à ajouté, dans différentes circonstances, beaucoup de couplets à Hymne de la Marseillaise, et nous en connaissons une édition qui contient douze strophes.

Nous publions plus loin les cinq strophes ajoutées.

La Marseillaise disparaît vers le Consulat. Elle devait déplaire au premier Consul dont les ambitions grandissaient beaucoup; elle était oubliée à l’époque de nos grands désastres de 1814 et 1815, proscrite sous Louis XVIII et Charles X. Elle reparut de nouveau en 1830 pour faire place à la Parisienne, de Casimir Delavigne. En 1848 on la chanta encore, mais en l’alternant avec le Chant des Girondins. Dans le volume publié par Rouget en 1796 et dédié à Méhul sous le titre Vers et Prose, volume que nous analyserons plus loin, se trouve le refrain du Chant des Girondins dans Roland à Roncevaux, chant de guerre dédié aux mânes de Diétrich, premier maire de Strasbourg. C’est Roland qui parle :

Où courent ces peuples épars? Quel bruit a fait trembler la terre, Etretentit de toutes parts?

Amis! c’est le cri du dieu Mars,