Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Béranger entama immédiatement les négociations, et, à la date du 23 juin, nous en trouvons la preuve dans celte correspondance qui seule nous initie aux malheurs de notre poète :

€ Tranquillisez-vous, mon cher prisonnier; je m'occupe activement de votre affaire, et j'espère bien qu'avant deux jours vous serez libre. Je vous l’assure même. Je puis tout au plus me tromper sur le nombre de jours. Vous m'auriez peut-être abrégé un peu de besogne, si vous aviéz voulu me dire quel était votre créancier primitif. Quant aux obligations que cela vous fera contracter, ne vous en inquiétez point. Jusqu'à présent cela ne regarde que moi. J'aurais été vous voir, si je n'étais obligé de retourner à la campagne. Je laisse ici quelqu'un chargé de ce qui vous concerne. C’estune personne que vous avez dû voir chez moi ou chez M. Bérard; son nom est Béjot. Si, par hasard, il avait besoin de vous voir, ayez-y pleine confiance, comme en l’un de mes meilleurs amis. Adieu. Du gourage.

Le 26, Rouget sortait de Sainte-Pélagie après dix-sept jours de captivité. Le 27, Béranger lui éerit :

€ Je suis venu passer quelques heures à Paris, et avant de rentrer chez moi, j'ai voulu m’assurer que vous ÉHÉATORRE ERBMYOUS. 2 0. 400 ee COMMON € Tout à vous de cœur et d'estime’. »

Rouget, sorti de prison, ne trouva pas encore l’aisance dans la liberté. I se retira dans un petit hôtel garni du quartier Latin. Il y fut frappé d’une attaque d’apoplexie. Alors, sollicité par plusieurs amis, au nombre desquels se

4. Correspondance de Béranger, &. 1°, p. 235-237.