Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

91 trouvait le général Blein, il accepta enfin de se retirer chez lui à Choisy-le-Roi, dans la demeure modeste qu'il occupait. Voilà donc Rouget retiré à Choisy-le-Roi en 1826. C’est un an avant cetle année si cruelle pour lui qu'il avait publié son recueil des Cinquante Chants français. Ce recueil se vendait chez l’auteur, passage Saulnier, 1, à Paris. C’est probablement le logement qu'il occupait avant d'aller à Sainte-Pélagie. — A Choisy, il vivait en compagnie de la famille du général Blein et de la famille Voïart.

Béranger, qui veillait avec la plus grande sollicitude sur son ami, lui offrit un emploi modeste par une lettre datée du 27 juillet 1826... « J'ai oublié de vous dire aussi qu’un de mes amis m'a demandé si vous voudriez prendre un petit emploi qui ne vous donnerait pas trop de peine. J'ai répondu affirmativement et j'ai montré même de votre écriture. Ce n’est point une chose qui puisse se faire en un jour; mais enfin l’homme qui m'a parlé vous porte un grand intérêt et n’oublie pas les gens comme vous. Attendons donc et espérons toujours.

« P.-S.— J'ai reçu le dernier numéro de la Revue britannique. »

Rouget put-il obtenir l'emploi de scribe qui lui était offert? rien ne l’affirme ; mais il faut bien croire qu'il était toujours dans une position précaire, car dans une lettre datée du 24 décembre 1826, Béranger lui dit :

« J'ai regretté de ne m'être pas trouvé chez moi lorsque vous y êtes venu. Je vous avoue cependant que je ne sais ce que j'aurais pu faire pour vous tirer d’embarras, car je suis moi-même très gêné et la nouvelle loi sur la presse pourra bien encore augmenter cette gène. Bracq (le colonel) m’a promis de me donner, avant peu, les 200 francs; voilà déjà huit ou dix jours passés depuis