Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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de cœur et d'esprit; M" Voïart, Elise, était une artiste en gravure, le docteur Carrère, le général Blein, grand amateur de musique, étaient les intimes de cette famille; Gindre de Mancy, poète, qui a traduit avec talent les Bucoliques de Virgile, venait quelquefois y voir son ami Rouget, en l'honneur de qui il a écrit de fort beaux vers!.

Le sort s’était donc adouci en faveur de notre poète, mais Béranger trouvait que la pension accordée lui était insuffisante. Il fit donc toutes les démarches nécessaires pour qu’on l’augmentàt; s’occupant tantôt de ses travaux littéraires, tantôt de son sort matériel, il lui écrivait à la date du 1° septembre 1831 :

« Je ne m’effraye pas de votre manuscrit, pourvu que vous me le confiiez pour le lire : car, entendre une lecture de trois heures est au-dessus de mes forces et, sije ne le lis moi-même, je ne puis avoir une opinion sur un ouvrage. »

Nous n’avons pu trouver trace de l’ouvrage dont il est question ici. C’est probablement l’histoire de l’expédition de Quiberon. |

L'année 1831 se passa sans que la pension de Rouget fût augmentée. A la date du 22 avril 1832, au moment oùle choléra sévissait à Paris, Béranger, qui ne s’en préoccupait pas, écrivait à son ami: « Si je voulais, j'aurais une bien longue histoire à vous faire sur vous-même, monsieur le Tyrtée français. Vous m’avez occupé plus que vous ne pensiez; mais j'ai été encore moins heureux pour votre compte que pour la chaste muse... »

4. 11 écrivait à Me Elise Voïart : Nous parlerons de lui, de ses vertus antiques, De son cœur noble et bon, des livres qu'il aimait, Et de son fier génie et des chants héroïques Qu'aux siècles futurs il transmet.