Souvenirs de Russie 1783-1798 : extraits de journal de Mme Leinhardt
LR J. CART
galères. L'’escadre de Revel était prête à partir il y a quelques jours ; peut-être qu'elle l’est dans ce moment. Le bruit court que les Suédois sont déjà en mer. »
Le 31 : « Départs de régiments pour la Finlande, On croit que la campagne sera très animée, car chacun se propose de faire tous ses efforts pour obtenir une paix honorable; mais, avant cela, il y aura encore bien du sang répandu. Nos escadres sont à la rade et n'attendent que le vent favorable pour sortir. »
Le 8 juin : « Le prince de Nassau partira avec sa division et l’arrière-garde suivra de près. Tout cela se réunira à Cronstadt pour partir à la fois. Jamais on n’a encore vu ici une pareille flotte de galères. »
Le 15 : « Samedi, on a reçu la nouvelle d’un avantage remporté sur les Suédois en Finlande. Le général Michelson est entré sur leur territoire en emportant un retranchement gardé par 600 hommes qui se sont défendus pendant deux heures avec beaucoup de valeur. On a pris deux canons et deux majors, quatre lieutenants et beaucoup de soldats ont été faits prisonniers ; le général avance en pays ennemi. Dans trois jours les galères partiront de Cronstadt. »
Le T juillet : « La majeure partie du public ne se flatte pas de voir de grands succès du commandement du prince de Nassau. Il y a même apparence qu'il voit déjà que les Suédois ne sont pas des Turcs, car il paraît peu empressé de les combattre. »
19 : « Nos galères sont en vue de Friederichshem: celles des Suédois sont en vue. »
Le 29 août : « Le comte Othon de Stachelberg arrive de l’escadre de Nassau avec la nouvelle qu'ils ont entièrement battu celle des ennemis, Les Suédois ayant été entourés par notre flotte de galères, jointe à l’escadre de réserve que commandait l'amiral Krun en partant de Cronstadt, se sont battus en désespérés pendant quatorze heures, nous ont fait sauter deux galères et tué quantité de monde; après quoi ils se sont retirés comme ils ont pu et nous ont abandonné un vaisseau de 50 canons et six galères. Un comte Apraxin, officier aux gardes, a été tué; beaucoup d’autres ont été blessés, sans compter deux galères qui ont sauté avec tout leur monde. Enfin, 1l paraît que c'était un massacre horrible. »
Le 8 septembre : « Nos galères ont encore remporté quelques avantages. On a fait une descente qui a réussi, »