Souvenirs de Russie 1783-1798 : extraits de journal de Mme Leinhardt
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touchante, en faisant connaître \d’honnête homme qui se justifie auprès de sa patrie des efforts inutiles qu'il a faits pour la servir, lui fera toujours honneur. »
Le2 mars : « Le sort des Polonais est décidé ; ils vont être de nouveau partagés. Jamais le droit du plus fort n'a été employé plus clairement qu'à leur égard. La comtesse Cominska va appartenir à la Russie, du moins la plus grande partie de ses terres. M"° Olinska est au désespoir et ne s’en cache pas. » On voit de quel côté allaient les sympathies de Mie L. C'étais d'autant plus louable de sa part que le comte Czernicheff, dans la famille duquel elle vivait, était naturellement un des défenseurs ardents du parti russe en Pologne.
Le 25 novembre (à Rome) : « Le comte Félix Potocki, ayant été le chef de la Confédération de Targowitz, s'était rendu à Pétersbourg pour implorer le secours de la Russie. Cette demande anti-patriotique favorisa le nouveau partage; son épouse et ses enfants reçurent plusieurs faveurs, mais lui, désespéré des maux que son imprudente conduite avait causés à sa patrie, après avoir fait une protestation inutile contre les mesures violentes auxquelles sa demande avait donné lieu, recommanda sa famille à l’Impératrice, remit tous ses biens à son épouse en se réservant par année 50.000 ducats et quitta ainsi sa famille pour errer sur la terre, craignant sans doute à chaque pas de rencontrer quelque compatriote qui lui reproche d'avoir trahi leur patrie, et restant ainsi un exemple pour retenir ceux qui, par une vaine ambition, osent entrer en traité avec des souvérains pour subjuguer leur patrie. »
Pendant que s’accomplissait le criminel partage de la Pologne, et tandis que la famille Czernicheff était à Pise, les premières démarches se faisaient en vue d’un mariage du grand-duc Alexandre. A la date du 5 octobre 1792, Mie L,. écrivait : « Nous avons appris g que la comtesse de Schouwaloff est partie inopinément de cette ville avec la jeune comtesse sa fille pour aller
de Saint-Pétersbour
à Carlsruhe chercher les deux jeunes princesses de Baden âgées de 1% et de 10 ans, afin de choisir entre elles une épouse pour le grand-