Souvenirs de Russie 1783-1798 : extraits de journal de Mme Leinhardt
54 J. CART
duc Alexandre. Pour cet effet, on finira leur éducation à Pétersbourg. » Le 17 mars 1793 : « Le mariage du grand-duc Alexandre avec la princesse Louise de Baden est publié. Sa Majesté est dans l'enchantement et se plaît à voir l'amour de ses enfants. On dit que c'est un couple charmant. L grand-duc est très beau, je le sais, mais la princesse doit être infiniment Jolie. Ce sont les dernières lettres de Pétersbourg qui nous ont porté cette nouvelle. » Le 20 juin : « La princesse Louise de Baden, après être entrée dans l'Église grecque et avoir reçu le nom d'Élisabeth Alexiewna, a été fiancée au grand-duc Alexandre et elle jouit déjà de tous les avantages attachés à ce titre. Leur cour est déjà formée et l’on croit que le mariage se fera incessamment. Le jeune homme est d’une beauté parfaite et la future extrêmement Jolie, et tout le monde parait charmé d’eux. C’est vraiment le soleil levant et je ne sais trop quel rôle son père jouera durant toutes les fêtes où tous les vœux seront pour sa mère et tous les cœurs pour son fils. » Enfin, le mariage paraissait devoir se faire le 2 septembre et devoir être l’occasion de fêtes nombreuses.
Deux ans plus tard, soit en 1795, il était aussi question du mariage du grand-duc Constantin, et, à la date du 23 novembre, Mie L. écrivait de Vienne : « On dit que la cadette des princesses de Saxe-Cobourg a reçu la pomme du grand-duc Constantin et que ses deux sœurs aînées, qui l'avaient accompagnée à Saint-Pétersbourg avec la princesse leur mère, s’en retournent avec le cordon de Sainte-Catherine et force cadeaux pour les dédommager de la préférence. » Le mariage se fit en mars 1796; les jeunes époux s'établirent dans le palais de marbre qui avait été bâti pour le prince Orloff qui ne l'habita Jamais. Le grand-duc devait avoir dix-sept ans le mois suivant et sa femme quinze. Leur cour était arrangée en conséquence. En relatant ce fait, Mit L. cite cette parole de Young : « De nouveaux acteurs remplissent la scène : ils avertissent par leur gai plumage les anciens de leur faire place. »
1194. Le prince Stanislas Poniatowski — ainsi que les autres Polonais qui se trouvaient à Rome — se montrait fort affecté des