Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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fin prématurée! Cette rencontre fortuite nous permit d’entrer dans des détails curieux sur nos positions respectives : des deux côtés, la circonspection et l’indécision dominaient.

Après une défense qui ne restera certainement pas dans les annales militaires, nous capitulèmes, et, faits prisonniers, nous fûmes conduits, sous bonne escorte, à Berne, où nous ne fûmes pas trop mal reçus, malgré la défense, plus longue que meurtrière, que nous avions faite. Nous fûmes casernés, et, peu de temps après, la République helvétique réorganisa notre bataillon. Nous séjournâmes tour à tour à Berthoud et à Soleure. Notre existence pendant ces quelques mois fut très paisible ; enfin nous arrivâmes à Bäle, où nous apprimes que, à la suite d’un traité intervenu entre la France et la Suisse, nous entrions au service de France.

Nous nous mîmes en marche pourle St. Gothard. Nous passimes par Lugano, Come, Plaisance, et nous arrivames à Forli. C’est dans cette dernière ville que nous fûmes incorporés dans la deuxième demi-brigade suisse, commandée par le colonel de Watteville.

Je conservai mon grade de sous-lieutenant, que