Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
— 1453 —
PAubonne. Attaquer à la baïonnette. Ne pas faire la grande guerre. Telles étaient nos dispositions générales. De nombreux régiments français se disposaient à envahir notre territoire, lorsque nous recûmes la nouvelle que le prince Napoléon quittait la Suisse. Nous le considérions comme un frère d'armes, puisque nous l’avions vu à Thoune commander plusieurs fois, comme capitaine d’hanneur, la compagnie d’artillerie Tscharner. Mais, si nous avons perdu en lui un excellent officier, nous avons gagné un allié et un fidèle ami des Suisses. Qu’à cette occasion, il nous soit permis de témoigner toute l'horreur qu’a éprouvée la Suisse entière à la nouvelle du lâche attentat dirigé le 14 janvier contre l’élu de la nation française. La Suisse n’a fait entendre partout que le même cri d'indignation : malédiction contre les assassins!
Lorsque je cessai d’être instructeur-chef des milices vaudoises, mes services pouvant être encore utiles, le Conseil d’Etat me conféra le poste d’inspecteur de la gendarmerie. Je tâchai autant que possible, pendant tout le temps que j'eus la confiance de l'Etat, d'améliorer le sort de nos gendarmes, si dignes d'intérêt sous tant de rap-