Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

—4fpe

prudence que je n’en avais eu, pour mener à bien l'aventure.

Quelques jours après, je quittai Bari pour me rendre à Naples. Nous étions chargés de recevoir la solde de l’armée; nous traversàmes les Apennins, contrée chère aux brigands, qui y ont élu domicile. À l’entrée de presque tous les villages, nous trouvions des poteaux sur lesquels il y avait une grille renfermant la tête d’un bandit. A Naples, nous fimes la connaissance du trésorier. de l’armée, et nous passämes huit jours fort agréablement dans cette belle capitale.

À notre retour, nous eùmes, à Ponte di Bovine, une alerte qui nous donna quelque inquiétude. Notre fourgon était dans une grande cour, mais il paraît que nos villageois, ainsi que quelques gens armés, brigands dans l’occasion, avaient senti l'odeur de l'argent, car la cour se remplit bientôt d’une foule d'individus aux allures les plus suspectes. Nous fimes alors sortir notre fourgon de la cour; nous établîimes notre bivouac sur le chemin, bien décidés à défendre sérieusement notre trésor. Pour plus de süreté, nous enfermâmes toute la meute suspecte dans la cour, dont nous avions

verrouillé les portes. Pendant toute la nuit, nous 2