Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
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Mais un guerrier, qui sut, dans nos montagnes, Trouver l'appui de fidèles soldats ,
Aux vieux débris de ses rudes campagnes, Décerne un prix qu'on ne refuse pas.
Ils en sont fiers ; au bout de la carrière, Il leur est doux de se voir honorer. Mais si les rois les laissaient en arrière,
Le peuple, au moins, saurait les décorer.
Combien sont morts pour l'honneur de la France, En partageant sa gloire et ses malheurs!
La république et l'empire en souffrance, Dessurvivants ont vu couler les pleurs.
Ceux qui, bien loin, dorment dans la poussière,
A cet honneur pouvaient bien aspirer.
Mais si la mort les laissait en arrière, fi Le peuple, au moins, a su les décorer.
Lorsqu’à Polotsk, où pleuvait la mitraille, Un pont tremblant, à toi s’offrit un soir, Soldat français, tu vis une muraille,
De ta retraite encor sauver l'espoir. Muraille rouge ! elie tient la dernière !
Le fils des monts jusqu'au bout veut rester ! Ah ! si les rois les laissaient en arrière,
Le peuple, au moins, savait les décorer.