Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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cure de raisins, queje trouvai pour le moins aussi bons que ceux de la Côte, et, après avoir suivi cet excellent régime pendant une dizaine de jours, je fus complétement rétabli, et pus me livrer à mon goût pour la chasse. Les environs de Massafra paraissaient très giboyeux, et je voulus profiter de l’occasion. Je questionnai quelques paysans de l'endroit, et l’un d’entre eux me donna de précieux renseignements sur une petite anse du golfe, qui était couverte d'oiseaux aquatiques de toutes les espèces. Nous partimes le soir, je couchai dans une hutte au bord de la mer, et, le lendemain de bonne heure, j'étais à l’affût. Je n’ai jamais vu une telle profusion de canards, de sarcelles, de grandes et de petites poules d’eau ; je n’avais que l’embarras du choix. Après une chasse abondante, je m'en retournais tranquillement, lorsque je rencontrai la compagnie de mon frère, lequel était fort inquiet de mon absence, car il craignait que je n’eusse été assassiné. Il me fit quelques reproches, bien mérités, que le colonel crut devoir assaisonner de cinq jours d’arrêts.

A quelque distance de Massafra, existent des grottes habilement creusées dans le roc. Selon toute apparence, ces grottes doivent avoir servi,