Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

==)

paraît, eut le sort de monter le premier. Il était arrivé sain et sauf sur le toit et son camarade le suivait de près, lorsque, au milieu de l’ascension, Ô malheur! la corde se rompt et le pauvre capitaine va rouler à terre. Mon frère, craignant une surprise, descendit lestement auprès de son malheureux ami, qu’iltrouva gisant sur le sol avec une jambe cassée. Les nonnes, très désappointées et fort inquiètes d’un accident qui pouvait gravement les compromettre, aidèrent de leurs vœux et de leurs prières la fin de cet épisode, qui pour elles aurait pu tourner au drame. Mais, fort heureusement , malgré la gravité de la situation et ses souffrances, le blessé ne poussa pas un cri. Aussi mon frère se hâta-t-il de le charger sur ses épaules et de le placer au fond d’un ravin escarpé, dans lequel il était censé être tombé. De cette façon les apparences furent sauvées et le secret gardé. Le capitaine W... reçut les soins que réclamait sa fracture, et, guéri au bout de quelques semaines, il n’eut plus que le souvenir de sa mésaventure, qu’il nous racontait quelquefois en plaisantant.

A Massafra, je retombai de nouveau malade: mais le chirurgien du régiment me fit faire une