Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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une autorité et un commandement sur ses semblables, il ne faut pas se familiariser avec eux. Un supérieur se trouve conduit à trop de sévérité ou à trop de bonté quand il partage les repas de ses inférieurs. Aussi, en France, ne souffret-on pas que les ofliciers de différents grades vivent ensemble. IL en est autrement, dit-on, à l'étranger.

L’ennemi avait fait la grande faute de choisir pour champ de bataille la position de Friedland, ayant derrière lui la rivière de l’Alle.

Nous arrivâmes, dès le matin du 14, en vue du clocher de Friedland (1). Toutes les lignes ennemies étaient formées; la Garde impériale russe occupait notre droite, entre l’Alle et un grand ravin qui la séparait entièrement du reste de l’armée

(1) Le maréchal Ney, qui s'était arrêté, le 43, au nord d'Eylau, reçut pendant la nuit l’ordre de se portér sur Domnau, en soutien de Lannes (Grenadiers d'Oudinot et division Verdier), dont la cavalerie avait été chasste de Friedland dans la soirée.

À son arrivée, le 14 dans la matinée, vers Posthenen, Ney massa ses troupes dans le bois de Sortlack (au sud de Friedland et sur la rive gauche de l’Alle), à la droite de Lannes, pendant que Mortier (VIII corps) se portait à la gauche.

A midi, l'Empereur atteignait Posthenen (2 kilomètres à l’ouest de Friedland), avec la Garde suivie du I# corps (Victor), Il envoyait ses ordres pour l’attaque générale qu'il ne voulait lancer qu'avec toutes ses forces réunies et dont le signal ne fut donné qu’à 5 heures du soir : le VIe corps eut mission de se porter sur Friedland, en formant à la droite l'aile marchante de l’armée, le VII corps servant de pivot. (Note de l'éditeur.)