Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

188 SOUVENIRS D’OCTAVE LEVAVASSEUR

Tuileries. — Chasses du duc de Bourbon à Chantilly. — Le maréchal Ney est fait gouverneur de Besançon; ma nomination de chevalier de Saint-Louis.

J'aurais rougi d'attendre les Alliés dans mes foyers; je saisis de nouveau mon sabre et, mon maréchal étant revenu à Paris, j'allai lui offrir de l’assister dans cette dernière lutte, devenue vraiment inégale (1). Le duc d’Elchingen était depuis peu prince de la Moskowa; en le voyant, ‘je le saluai de son nouveau titre qui lui rappela des souvenirs douloureux. « Ah! me dit-il, vous avez bien fait de ne pas venir avec moi en Russie; car, pour cette fois, je vous aurais fait tuer. »

Le maréchal ne tarda pas à recevoir l’ordre de prendre le commandement d’une division d’infanterie de la Jeune Garde, composée de quatre régiments de voltigeurs, de deux batteries et de quatre cents chevaux pour défendre les Vosges. Il se rendit à Nancy, mais cette ville fut bientôt débordée et au pouvoir de l'ennemi, le 18 janvier. J'avais été remis en activité comme lieutenant, le 17 du même mois. Je rejoignis le maréchal à Toul et repris auprès de lui mon service

(1) Dès le mois de novembre, 0. Levavasseur avait demandé à reprendre du service. Dans une lettre à Clarke, ministre de la guerre, datée du 23 novembre 1813, Ney écrivit :

Il répond à l'appel fait aux braves et demande à rentrer dans une armée où il s’est toujours distingué.

(Archives de la guerre : dossier 0. Levavasseur.) (Note de l'éditeur.)