Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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194 SOUVENIRS D'OCTAVE LEVAVASSEUR

je résistai avec fermeté. Le maréchal se rendit aussitôt chez l'Empereur etrevint quelques instants après, me témoignant son mécontentement de ce que je m'obstinais à ne pas révéler le nom du coupable. Le lendemain, l'Empereur se mit en route pour se diriger sur Brienne; le maréchal et moi nous marchions à sa suite, avec son état-major. Chemin faisant, je fus de nouveau interpellé par M. Lelorgne d'Ideville et par M. de Montesquiou, sur mon obstination à ne pas vouloir désigner la personne qui m'avait confié la proclamation. Je persistai dans mon silence. |

Par une pluie et des chemins effroyables, l'Empereur porta, le 28 janvier, son quartier général à Montiérender. L'armée y arriva la nuit; rien n’était honorables que celles qu'ils ont pu recevoir d'un usurpateur toujours prêt à méconnaître ou même à redouter leurs services. Le Roi prend de nouveau l'engagement d'abolir cette conscrip-

tion funeste, qui détruit le bonheur des familles et l’espérance de la Patrie.

Telles ont toujours été, telles sont encore les intentions du Roi. Son rétablissement sur le trône de ses ancêtres ne sera pour la France que l’heureuse transition des calamités d'une guerre, que perpétue la tyrannie, aux bienfaits d’une paix solide dont les puissances étrangères ne peuvent trouver la garantie que dans la parole du souverain légitime.

Hartwell, comté de Buckingham, ce 4er janvier 1814,

Signé : Lours. (Note d'Octave Levavasseur.)