Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

CAMPAGNE DE 1805 : AUSTERLITZ 63

fusil. L'armée russe fut ainsi divisée en deux parties.

J'avais suivi moi-même le mouvement général, et ma batterie en avant tirait à mitraille sur l’infanterie russe qui, à ma gauche, ne put soutenir Le choc de nos troupes. Le champ de bataille était à nous : il ne restait plus qu’à recueillir le fruit de la victoire en prisonniers, en chevaux et en matériel de guerre.

Je remis le commandement de ma batterie au vieux maréchal des logis Leroux, et je retournai à Brünn dans une petite calèche qui suivait mes caissons, emmenant avec moi l'officier russe qui m'avait blessé, et dont le noble cœur et les bonnes manières me parurent remarquables. Ce fut M. Percy lui-même qui me plaça les premières compresses sur la main, en me disant de n’y pas toucher avant trois jours. Je rencontrai dans Brünn M. Lépine, commissaire des guerres, qui vint à moi pour m'annoncer la mort de mon père.

Le lendemain de la bataille d’Austerlitz, on apprit qu’une paix glorieuse ne tarderait pas à être signée. L'Empereur disait dans sa proclamation : « Soldats! Je suis content de vous. Vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire; une armée de 100000 hommes a été, en moins de quatre heures, ou coupée, ou dispersée. Quarante