Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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drapeaux, les étendards de la Garde impériale de Russie, cent vingt pièces de canon, vingt généraux, plus de trente mille prisonniers sont le résultat de cette journée à jamais célèbre (1). »

Le général Walther m'informa que l'Empereur lui avait accordé une croix d'honneur pour moi. Je répondis que je n’oserais porter cette croix, qu'il y avait dans ma batterie un canonnier, nommé Collot, auquel elle était due de préférence; que ce canonnier, par sa fermeté en présence de l'ennemi, nous avait sauvé la vie à tous à Amstetten et qu'il méritait le premier une récompense. Le général m'écrivit qu'il venait d'obtenir deux croix pour ma batterie et que Collot en aurait une ainsi que moi. À l’occasion de la mort de mon père, Walther me permit de retourner en France, et je lui promis d’être près de lui, à ma batterie, ‘au premier ordre.

A mon départ pour Vienne, le général Moïssel me chargea de faire son logement et de l’occuper jusqu’à l’arrivée. J’arrivai dans la capitale de PAutriche avant tout autre et je demandai aux autorités de la ville un logement au nom du général

(4) Électrisée par cette proclamation, toute l’armée était fière de son succès. On chantait ces couplets de M. de Ségur :

On m'a fait faire, dit François, De la belle besogne;

J'ai cru leur donner sur les doigts, Ce sont les miens qu'on rogne!

Ab! il men souviendra, la ri ra, Du départ de Boulogne!

(Note d'O. Levavasseur.)