Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2
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circulait enfin dans Paris, y donnait lieu aux commentaires les plus piquans. À Genève & dans toute la Suifle on parlait de lui avec une liberté (6) que Desfranches & Hennin ne manquaient pas de lui rendre, & qui l'irrita au point qu’il paraiffait ne plus méditer que des hoftilités ouvertes.
- Ce fut dans ces momens critiques que les ge a mr ne
(6) L’aftuce avec laquelle il avait paru d’abord donner les mains à toutes les conditions, auxquelles les deux Cantons confentirent au tranfport de la Me diation à Soleure, & la manière dont il feignit enfuite de les ignorer, ainfi que fes procédés envers les Suiffes lors de la tractation de leurs privilèges , lui avaient fait appliquer par quelques-uns de ces Ré, publicains , le caractère que Demoffhenes nous a laïflé du Roi de Macédoine : “ Philippe tenait à fes gages tous ceux qui dans la Grèce avaient le plus de part aux affaires; il cheminait à pas réglés par des de. » tours, des fouterrains obfcurs, des intelligences fe. , crettes, la finefle, la ruf, la fraude, le menfonge » & le parjure. Il donnait des paroles qu’il était bien »téfolu de ne point garder. Son habileté était la ,, perfidie, & fa gloire, de tromper ceux avec lefquels il » traitait, En un mot,ilne rougiffait pas de dire, » qu'on amufe les enfans avec des jouets, €ÿ les à hommes avec des Jérmens. Quatrième Philipp. »