Trois amies de Chateaubriand

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désiré ce que je n’ai pu obtenir... » Sentiment masculin. Tout le monde souhaitait que Prosper de Barante épousât Mme de Staël : ainsi, les approches de Mme Récamier se débarrassaient d’un obstacle, Mme de Staël ne demandait pas mieux. Mais Prosper de Barante écrivait à Mme Récamier : « Je ne Peux ni ne dois donner ma vie à une personne que je ne rendrais pas heureuse et qui mérite tant de l'être. » Apparemment, il comptait rendre Juliette fort heu-

reuse : ce ne fut pas Pavis de Juliette. Et l’ancienne

amitié des deux femmes dont l’une était la reine de la beauté, l'autre la reine de l'esprit, recommencçat.

En 1817, Mme de Staël tomba malade, Au mois de février, pendant un bal chez le duc Decaze, elle fut frappée de paralysie, Elle vécut cinq mois encore, mais désolants, Tout de même, son grand amour de la conversation ne l'abandonnait pas; elle invitait à dîner ses amis : un soir, Chateaubriand fut placé, à table, auprès de Mme Récamier. Seulement, Mme de Staël ne put venir; on ne la vit pas et le diner dura tristement. René ne regardait pas Julictte; et Juliette ne regardait pas René. Ils n’échangeaient pas une parole, Cependant, à la fin du repas, Juliette dit à René quelques mots : elle linterrogeait sur les craintes que donnait la santé de Corinne. « Je tournai un peu la tête et je levai les yeux... » Bref, il la vit;et, l’'émoi qu'il en eut, sil ne le dit guère précisément, du moins le laisse-t-il deviner : « Je craindrais de profaner aujourd’hui

1.Pauz GAuTIER Mathieu de Montmorency et Mme de Staël, p.235.