Trois amies de Chateaubriand

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Ainsi font, en somme, bon ménage l’amoureux et, sij’ose dire, ce m’as-tu lu? qui dort, et d’un sommeil léger, en tout écrivain moderne. L’amoureux a la fatuité de vouloir être aimé pour lui-même; il affirme qu’il est jaloux de l'écrivain : mettons qu’il l'est. Mais lamoureux n’est pas fâché d'offrir à sa belle Délie le sacrifice d’une posthume gloire.

Tout cela, très sincèrement. Du reste, il n’est ni courtois ni judicieux de révoquer en doute la sincérité de personne : la question de la sincérité n’est pas une question bien posée. Chateaubriand aima, n’en doutons point, Mme de C... ; il aimait aussi les livres qu’il écrivait pour ses contemporains et pour la postérité. Les affaires étrangères ne le laissaient pas, non plus, indifférent; et par bonheur! La guerre d’'Espagne occupait ce grand politique frivole. Mais, pendant que l’occupait la guerre d’Espagne, il songeait à une escapade : il s'était mis en tête d’aller passer avec Délie quelques jours au bord de la mer.

Bref, le 5 octobre, il détesta la guerre d’Espagne. Il écrivit. .à Délie : « Je suis forcé de rester ici pour cet immense événement. Ainsi, je perds la nuit que j'aurais passée dans tes bras! Ah! je puis te dire sans contrainte, te dire que je donnerais le monde pour une de tes caresses, pour te presser sur mon cœur paipitant, pour m’unir à toi par ces longs baisers qui me font respirer ta vie et te donnent la mienne... »

C’est bien heureux qu’il y ait des empêchements