Trois amies de Chateaubriand

176 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

Mme de Custine : la reine des roses, qui n’était plus toute jeune, faisait un bon alibi officiel.

Et il avait écrit à la reine des roses qui commen- . cent de se faner : « A Pautomne!... » Mme de Custine ‘’attendit, en vain.

Mme de C..., Délie, vint à la rencontre de René : la fin du voyage, ils l'accompliraient ensemble, dans la voiture du ministre... Ah! ils ne voyagèrent pas sans encombres!.… D’abord, la voiture cassa. Et puis, un envoyé les rejoignit : on réclamait le ministre à Paris, pour les affaires les plus étrangères à son Cœur. l

Du moins, tout cela, c’est lui qui le raconte. Et il le raconte à Mme de Custine, dans une lettre d’excuses qu’il lui adressa dès qu’il fut de retour à Paris! De sorte qu’en fin de compte on ne sait pas trop si le voyage de Dieppe fut tout à fait manqué. Toutes ses mésaventures, ne les inventait-il pas afin d’apaiser Mme de Custine?.… Sa lettre est désolée. Mais il disait : « Croiriez-vous que je ne suis pas découragé et que, malgré la mésaventure, si vous prolongez votre séjour à Lisieux, je ne renonce pas à aller vous voir? » Pauvre Mme de Custine, qui recevait ces gentillesses et qui, sans doute, les prit pour elle. Avec habileté, Chateaubriand se ménageait la possibilité d’une escapade nouvelle. Non, il n'était pas découragé!…

Cependant, il y eut des potins. Mme de Custine

A. Cnépieu De RoBetTHon, Chateaubriand et Madame de Qus: tène (Paris, Plon, 1893), pp. 247, 248.