Trois amies de Chateaubriand

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210 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

et puis elle évoquait aussi Pauline de Beaumont, dont le cœur brûla l'inquiète poitrine.

Ainsi se succédaient les années, les paysages, les figures. Tout cela, une seconde, apparaissait et puis s'anéantissait de nouveau dans le silence que couvraient de nouvelles paroles.

Imaginons l'émoi de René qui assiste à ce défilé interminable, et rapide pourtant, de sa destinée où se mêlent tristesse et joie, gloire et frivolité, orgueil surtout, orgueil et mort. Il n’a pas dit, d’un bout à l’autre de ses Mémoires, la vérité. Non, il a veillé au bel arrangement de sa légende. Et maintenant, pendant qu’on lit à haute voix ces Mémoires, je crois qu’il note au passage les embellissements artificiels dont il a orné son image. Je le crois: je le vois sourire. Et je n’en suis pas sûr : la poésie et la réalité, adoucies par le temps, se fondent à merveille, dans son livre et dans son souvenir sans doute. Et ses yeux regardent, en pensée, l’image : il se demande s’il la faite assez belle. Pour le savoir, il regarde Juliette.

Elle, la déesse immobile, sent l'admiration recouvrir, pour elle, tout le détail de cette destinée tumultueuse, où tant de choses l’attristeraient, si le Eros n’était pas devenu un demi-dieu qu’il ne faut pas juger comme un autre homme.

Îls se regardent, elle et lui, qui se sont aimés jadis ardemment, avant de rentrer dans l’ordre souverain. Il y a tout de même, dans leurs regards, une in-