Trois amies de Chateaubriand

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presque pas; il s’enfonçait de plus en plus dans le silence où bientôt il dormirait,

Les journées de juin l’agitèrent et la mort de l'archevêque de Paris le remua. Il dut s’aliter.

Le 2 juillet, un dimanche, il demanda le prêtre. Il reçut le viatique, « non seulement avec sa pleine et parfaite connaissance, mais encore avec un profond sentiment de foi et d’humilité ».

Le lendemain, 3 juillet, il dicta ceci à son neveu : « Je déclare devant Dieu rétracter tout ce qu’il peut y avoir dans mes écrits de contraire à la foi, aux mœurs et généralement aux principes conservateurs du bien... » Il se fit relire ces lignes. Puis, il voulut les relire lui-même, de ses yeux qui allaient mourir. Alors, il fut tout à fait tranquille, ayant mis en ordre toutes choses et les affaires de sa conscience, Et il attendit la mort.

Juliette Récamier se tenait à son chevet de moribond. Quelquefois, comme le chagrin la suffoquait, elle sortait un instant. Chateaubriand la regardait s'éloigner. Et il ne la rappelait pas;il continuait à se taire, mais « avec une angoisse où se peignait l’effroi de ne plus la revoir! ».

Êlle fut là quand il mourut, le 4 juillet. Il y avait aussi le comte Louis de Chateaubriand, l'abbé Deguetry, curé de Saint-Eustache, et la supérieure de lInfirmerie Marie-Thérèse. Il mourut à huit heures un quart du matin.

4. Souvenirs et correspondance tirés des-papiers de Mme Récamier, tome IT, p. 563.