Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

88 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

A cette époque, c'est-à-dire pendant les premiers mois de 1792, il semble que l’argent rentrait assezrégulièrement dans la caisse de l’association : outre les sommes envoyées de Coblentz, l’imposition d'une année de revenus dont la Rouërie avait frappé ses affiliés commençait à donner quelques résultats : nous ne possédons que fort incomplètement les comptes de la conjuration bretonne, et ils paraissent n'avoir été tenus que d’une façon assez fantaisiste! ; pourtant, sur un chiffon de papier trouvé chez Desilles, figurent certains noms avec l'indication de cotisations assez importantes.

« Reçu en assignats : de M. de la Motte*, 1.000 francs ; de M. de Saint-Gilles?, en deux fois, 2,150 francs: du même, 2.212 francs; de M. de Launay, 2.000 francs; de M. de Nevet', 300 francs: de M"*° de la Fonchais, 1.200 francs; de M. de Limoëlan, 1.200 francs; de M. de Granville 5, 1.200 francs.

L'association avait certainement d’autres ressources, puisque, vers le mème temps, la Rouërie

1. On assure que Thérèse de Moëlien détruisit, au moment d'être arrêtée, la liste de tous les affiliés portant mention des sommes qu'ils s'étaient engagés à verser.

2. Groult de la Motte (V. p. 270). 4 . Dubuat de Saint-Gilles, voisin de campagne de Desilles.

. Jean-Malo-Hyacinte du Breil, comte de Nevet, 1743-1809.

. Locquet de Granville, voisin decampagne de Desilles.

. Archives nationales, W, 274. Pièce saisie à la Fosse-Hingant, n° XXII.

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