Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LE CHATEAU DE LA ROUËRIE 113

— Quand le marquis sera le maître, il fera brûler Pontorson et Antrain!.

Il fallait partir : les officiers de la Rouërie pressaient les paysans de regagner leur village, car le jour allait bientôt paraitre, leur recommandant de s’en aller deux par deux et conseillant à ceux qui étaient armés « de dire, si on les rencontrait, qu'ils poursuivaient un lièvre». [ls se hâtèrent d'achever leur collation et, par petits groupes, reprirent le chemin de Sougeal. Leur séjour au château avait duré un peu moins de deux heures?.

Dès l'aube, toute la contrée connaissait l’aventure : le bruit s’en répandit jusqu'à Rennes. Les administrateurs du département tinrent conseil : il importait de disperser ces rassemblements de factieux et de s'assurer de la personne des chefs : en conséquence, un détachement du 16° dragons, en garnison à Rennes, ainsi que la cavalerie de la garde nationale avec deux pièces de campagne, recurent l’ordre d’aller mettre le siège devant le château de la Rouërie, sous la direction de deux commissaires, François Varin et Marie Hévin, délégués par le Directoire du département d'Illeet-Vilaine. 1. Enquête de Francois Brisbarre, juge de paix du canton de Trans. — Archives nationales, W, 275.

2. Enquête de Francois Brisbarre, juge de paix du canton de Trans. — Archives nationales, W, 275.

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