Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

UN GENTILHOMME D'AUTREFOIS 25

— L'hôpital! répartit Tremargat; mot qui, tombé dans la foule, germa promptement!.

On pense bien que le marquis de la Rouërie s'était enflammé aux premières nouvelles de ces conflits. Il était accouru à Rennes et se montrait parmi les plus exaltés, et nous croyons ne pas nous tromper en datant de cette époque un duel qu'il eut avec son cousin de Guitton de la Villeberge, lieutenant de vaisseau ?. Toujours est-il que, lorsqu'il fut question de porter à Versailles les remontrances des nobles bretons, il fut l’un des douze gentilshommes choisis pour cette délicate mission : les autres étaient MM. de la Fruglaye, de Guer, des Nétumières, de Bec de Lièvre, de Montluc, de Trémargat, de Carné, de la Féronnière, de Cicé, de Châtillon et de Bedée l’Artichaut 3.

Ils arrivèrent à Paris le 5 juillet 1788, et le public se montrait curieux de la façon dont le roi recevrait cette indiscrète ambassade : on assurait que dix autres députés les avaient suivis « pour leur succéder si le ministre Brienne attentait à la liberté des premiers 4 ». Les États de Bretagne s'étaient engagés, de leur côté, à employer tous les moyens pour la défense de leurs repré-

1. Mémoires d'outre-tombe.

2. Archives du Ministère de la Marine.

3. Bibliothèque de l'Arsenal, Fonds Baslille.

4. Correspondance secrète, publiée par M. de Lescure.