Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

56 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

nommé Camille Desmoulins!, Un comédien-poète, Fabre d'Eglantine, n'était pas loin de là ; le boucher Legendre avait son étal presque à l'angle du carrefour ?, et, tout à côté, demeurait un imprimeur, ardent patriote, qui devait être plus tard le maréchal Brune ?.

Soit que la réunion de lant de têtes chaudes communiquät la fièvre à tout le quartier, soit que le souvenir du parterre turburlent qui, avant la construction du nouveau théâtre, tenait ses assises au café Procope, y entretint une atmosphère de révolte, ce petit coin du district des Cordeliers devint, en quelque sorte, dès les premiers jours de la Révolution, la forteresse des idées nouvelles. Chévetel avait pris Ià le germe de la contagion révolutionnaire : c'était un homme adroit, sentant le vent, et que les convictions ne gênaient pas; il suivit le mouvement

Peut-être ignorait-il les relations qui avaient existé entre la Rouërie et M'° Fleury, l'actrice du Théâtre-Français, dont nous avons déjà cité le nom; peut-être aussi ne lui répugnait-il pas de succéder à son ami dans les bonnes grâces de la

1. Camille Desmoulins habitait rue du Théâtre-Français, actuellement rue de l'Odéon.

2. De la rue des Boucheries et de la rue de l'AncienneComédie. 3. Le futur maréchal Brune habitait une maison de la rue de l'Ancienne-Comédie, près du carrefour actuel de l'Odéon,