Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LA CONJURATION BRETONNE 65 villes d'arrondissement, lesquels, à leur tour, les communiquaient à des commissaires cantonaux. La mission de ces conseils, — de ces cadres, pour mieux dire, — était de propager l'esprit et les vues patriotiques de l'association, de recruter des hommes et de recueillir l'argent nécessaire. Il leur était enjoint de se tenir en relation constante avec le chef de la conjuration : la plus grande égalité devait régner entre tous les affiliés, qu'ils fussent nobles ou vilains : on leur recommandait de n’'employer que « les moyens les plus doux » et de recruter des adhérents surtout dans les milices nationales et dans les troupes de ligne. Chacun était assuré d'obtenir dans l’association un grade proportionné au nombre d’hommes qu'il attirerait à la bonne cause. Enfin tous les renseignements concernant les recrues et le personnel étaient centralisés entre les mains du cheft.

1. Voici le texte du manifeste secret qui fut la base de la conjuration bretonne :

« Par ordre des Princes, avec l'accession des Bretons émigrés, pour l'honneur des associés et le bien de la province :

« 1° Il y aura par ville d'évèché six commissaires et un secrétaire pris dans les trois ordres autant que faire se pourra. Ils recevront leurs instructions du chef de l'association ;

« 2° Dans chaque ville ou arrondissement il y aura des commissaires pris dans les trois ordres ; ils recevront généralement leurs instructions des commissaires d'évêché, lesquelles porteront : conformément aux instructions dictées le et reçues le

du chef.

« 3° Les commissaires d'arrondissement ou de ville correspondront directement avec le chef ou indirectement par les commis-

]