Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

APPENDICE. 405

La seconde pour l’amie adressée au sieur de MolinierMontplanqua, avoué au tribunal de cassation, rue de la Verrerie, 105. C'est un dévoué de la maison, avec qui vous pouvez avoir beaucoup de mémoire pour affaires, sous le nom de Berchandi, de Trieste, dont il a en effet un procès, mais les lettres adressées à lui avec le cachet convenu seront remises à l’amie sur-le-champ. Enfin, comme il n’est que trop facile de prévoir que, du train dont on est résolu d'aller de cecôté, et avec l'inconsistance qu’il y a en Europe, il arrivera des événements que vous croyez uliles de nous apprendre, et sur lesquels peut-être des renseignements pourraient vous être utiles, alors pour ces cas d'urgence, adressez vos lettres à Monsieur Limodin, commissaire interrogateur de la préfecture de police, quai de l'Unité, n° 1874, et comme celui-là est tout à l’ami, pieds et poings, et que jamais qui que ce soit ne peut ouvrir ses lettres, vous y parlerez plus clair de ce que vous désirez, mais pourtant de manière à être toujours à deux sens.

Dans six mois je vous enverrai d’autres adresses, mais celles-ci commenceront le 1 avril 1805; voilà qui est convenu.

Dans une de vos premières lettres, vous me faites le plus grand plaisir en me disant que mon travail sur la Bavière vous a élé fort utile et a été très goûté du prince de Czarloryski et de l'empereur de Russie; au moins suis-je bien sûr que je les défie tous en Europe de parler avec plus de vérité et de connaissance quand je vous affirme un fait pour sûr, et c’est là un vrai mérite.

Vous me demandez sur la Saxe le même travail que sur la Bavière, je vais vous salisfaire avec d'autant plus de plaisir que vous êtes à la source et que vous pouvez vérifier les faits. Je vous dirai done l'opinion de Bonaparte, de Talleyrand et de Durant sur la Saxe, fondée sur les correspondances de nos agents et les dires de leurs agents ici, et leur conduite conséquente à leur dire.

Bonaparte hait l'électeur, et Talleyrand le méprise, Ceci

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