Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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pour l’Autriche et l’Allemagne tout entière des années de trouble et de luttes politiques violentes, il fut jugé avec beaucoup de partialité‘, exalté par les uns, abhorré par les autres, si bien qu’il devint un véritable objet de répulsion pour la bourgeoisie libérale restée fidèle à l’idéal de 1848.

Une des premières voix qui s’éleva en faveur de ce talent méconnu fut, après celle de ses amis personnels comme le comte de Prokesch-Osten?, celle du grand écrivain allemand Hebbel, non suspect d'idées rétrogrades. Les adversaires de Gentz lui avaient tout au plus reconnu jusque-là une certaine valeur en tant que pamphlétaire, de l’habileté politique et quelques qualités oratoires. C’est une véritable réhabilitation que Hebbel entreprend en 1857, dans son article de l’A//gemeine Zeitung, sur la correspondance de Gentz et d'Adam-Heiïinrich Müller. Et ce qu'il défend contre ses détracteurs, c’est

1. Durant cette période, Varnhagen et Gustay Schlesier, l'éditeur de ses œuvres, furent presque seuls à se montrer équitables à son égard. On pourrait cependant citer, à côté d'eux, Friedrich Steinmann, dans une série d'articles trop peu connus de la Minerva, en 1845. Voir Minerva, ein Journal historischen und politischen Inhalts. Jena 1845, 218. u. 214. Bd., Friedrich von Gentz als Journalist, Publizist und in aktivem Staatsdienste.

2. Voir la lettre du comte de Prokesch-Osten à Gustav Schlesier, au début du 4ve volume des Were (édition Schlesier),

IV, p. VII-XXVIII, datée d'Athènes 20 janvier 1839.

3. Reproduit dans les OEuvres complètes de Hebbel. Tome 11, p. 105 et suivantes.